Regards de Chine à la Fondation Louis Vuitton

Dédiée depuis son ouverture en 2014 à l'art et aux artistes contemporains, la Fondation Louis Vuitton met jusqu'au 29 août la création chinoise à l'honneur. Deux expositions ponctuées de projections, lectures, performances présentent les regards croisés des artistes chinois sur leur pays en pleine mutation.

Première étape : "Bentu", de la terre natale au monde

Si "bentu" signifie littéralement "terre natale", les créateurs chinois utilisent le concept dans sa notion d'universalité en tentant de se définir une identité propre au sein d'un univers de plus en plus vaste. Jusqu'au 2 mai, sont exposées les œuvres de douze artistes vivant et travaillant à Pékin et Shanghai. La vidéo voisine la sculpture, la peinture à l'huile l'encre, le rouleau de soie et le béton armé pour un panorama hétéroclite et puissant d'une jeune création qui semble crier son besoin d'expression. L'économie, l'écologie, l'identité, l'urbanisation, la profonde mutation de la société chinoise sont au cœur des préoccupations de cette génération d'artistes dont le souffle ne peut que nous toucher.

Deuxième étape : Hommage à ceux d'avant

Présenté en parallèle et jusqu'au 5 septembre, le travail des aînés, ceux qui pour la plupart ont fuit la Chine dans les années 1980 pour s'installer en Occident. La Fondation expose les œuvres maîtresses du mouvement Xiamen Dada ainsi que celles du Political Pop Art. Le premier s'inspire comme son nom l'indique, du dadaïsme avec, en totem, la sculpture monumentale de Huang Yong Ping, "100 Arms of Guan-Yin". Le deuxième, initié par Wang Guangyi mêle habilement les influences du pop art à celle de la réalité chinoise des années de dictature. Une mise en perspective rare et passionnante à moins d'une demi-heure de métro du Vice Versa.